Campus film festival, quand les étudiants s’emparent du cinéma

Retour sur le Campus film festival un événement destiné aux amoureux du cinéma conçus par des étudiants passionnés et motivés.

Campus film festival, quand les étudiants s’emparent du cinéma
Crédits photo : Capucine Haïtse

Saint André des arts pris d’assaut par paris VIII

Le 12 mai 2023 un petit groupe d’étudiants et étudiantes ont décidé de réquisitionner le cinéma indépendant saint André des arts dans le 5e arrondissement de Paris afin de faire naître leur projet du CAMPUS FILM FESTIVAL. Ce festival s’étendait sur 3 jours et proposait une impressionnante diversité d’activités et de films à visionner. P'tit dej’ à la breakfast club, Prom Night comme dans le film et échange inédit avec Cédric KLAPISCH.

Artemis :

En quelques mots comment décririez-vous ce qu’est le campus film festival ?

CFF :

« C’est un festival de film de campus donc c’est-à-dire des films qui parlent de la vie étudiante, et de l’université, du lycée, vraiment soit à travers ses personnages, soit à travers vraiment le LIEU du campus. »

Artemis :

Je me demandais, étant donné que c’est un projet de grande envergure, c’est quand même assez conséquent, et puis j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de gens qui sont venus ; comment avez-vous réussi à le mettre en place, à le financer, à trouver des sponsors et partenaires ? 

CFF :

« Alors c’est un festival qui est principalement financé par la fac. Donc par la commission FSDIE et par la commission culture action du Crous. Et on a aussi fait un appel à don qui a plutôt très bien marché, qui nous a permis d’avoir assez d’argent pour faire ce qu’on avait envie de faire, donc on était assez contents. Mais oui donc c’est vraiment un festival « full » vie étudiante, qui est organisé par des étudiants, qui parle des étudiants, et qui est financé par les universités. »

Artemis :

C’est bien parce que ça a vraiment bien marché j’ai l’impression.

Mais d’ailleurs aussi, par rapport à la programmation et comment vous avez organisé vos journées, est-ce que le déroulé des journées et la programmation étaient totalement réfléchis ? Car j’ai vu que vous aviez projeté « the breakfast club » et vous aviez fait un petit déjeuner, donc est-ce que tout était intentionnel ?

CFF :

« En fait au tout début il y avait une grande grande liste de films, une liste très exhaustive des films de campus qui nous avaient marqués. Et après on voyait qu’on pouvait rassembler tout ça en thématiques, typiquement « Grave » avec le court métrage de Junior, et ensuite « Thelma », et en fait on s’est rendu compte que tout cela pouvait carrément faire une soirée « horreur ». Et donc le Breakfast Club c’était assez évident de le mettre avec un petit déjeuner parce qu’on ne voulait pas non plus QUE projeter des films, on voulait aussi faire des activités autour, je pense que c’est aussi ça, l’ambiance du festival qu’on recherche, c’est une expérience, le fait de pouvoir manger des œufs brouillés devant « the breakfast club » c’est ça aussi. Donc on voulait aussi faire un sorte "d’événementialiser" notre festival. […] Ça nous a aussi permis de créer une ligne éditoriale, directrice pour organiser le festival. » 

Artemis :

Pourriez-vous développer sur ce que vous avez fait par rapport aux courts métrages lycéens ? il me semble que c’était avant le festival ducoup, et comment ça s’est passé ? Comment avez-vous eu l’idée de faire ça ? 

CFF :

« En fait, en faisant un festival sur les films de campus on voulait aussi inclure des lycéens qui ne sont pas forcément sensibilisés au cinéma dès qu’ils sont lycéens et nous on étudie le cinéma donc on veut qu’un max de jeunes puissent profiter de cet art. Et donc un des membres du groupe était en contact avec une de ses anciennes professeures à Nanterre, qui n’avait pas de programme pour sa classe d’EMC à la fin de l’année. Donc on a organisé 6 ateliers (de janvier à février), c’était énormément de travail donc on l’a fait à deux et on a écrit des scénarios, on a tourné les courts métrages sur trois séances, puis on les a montés à deux. Au final les lycéens ont beaucoup aimé l’expérience donc on aimerait bien le refaire si possible l’année prochaine, dans de meilleures conditions peut-être, plus encadrées. Par exemple avec des associations qui organisent ce genre de choses. 

Artemis :

C’est super ! Car je trouve que ça rajoute encore plus au festival, vous avez organisé plein de choses autour, c’est très intéressant.

CFF :

« Je pense que la force c’est qu’il y a eu plusieurs aspects différents, et ce n’était pas qu’une programmation ciné, mais c’était la médiation, c’étaient les activités autour, la soirée d'ouverture qu'il y a eu, la soirée de clôture, et je pense que c’est ça qui a ramené plusieurs types de personnes qui n’étaient pas forcément à l’origine cinéphiles, mais qui se sont dit, « cette partie-là m’intéresse, cette partie-là m’intéresse » et ducoup ça a ramené du monde. 

Artemis :

Comment vous est venue l’idée d’organiser une compétition de courts métrages étudiants ?

CFF :

« En fait on a décidé de mettre en avant des créations étudiantes, toujours avec le thème du campus, donc on a fait un appel à film, et on a reçu suffisamment de films pour faire une petite programmation, et au final on avait 4 courts métrages de cinéastes femmes, de réalisatrices qu’on a programmés. C’était très cool. »

[…]

Artemis :

Et je me demandais aussi, comment avez-vous choisi les jurys de la compétition ? Il me semble qu’il y en avait 3 ?

CFF :

« Une c’était notre professeure, qui fait aussi de la critique dans un média. On avait une actrice aussi, mais je ne sais plus comment elle a été contactée, par son agence il me semble. Et Alexia ? Sanchez, qui travaille à l’agence du court métrage, donc qui est un peu spécialisée dans le format. On s’est dit que c’était cohérent. » 

Artemis :

Mais c’était dans le cadre de vos études, comme un projet de fin d’année ou pas du tout ?

CFF :

« En fait c’est un projet qu’on a décidé, toute la classe, de faire ensemble, pour finir nos études. Et on a eu la chance d’être encadrés par les présidents du festival de la Rochelle. Qui ont été très gentils, qui nous ont très gentiment accompagnés avec des réunions tous les un mois et demi, deux mois, juste pour voir les avancées, et nous guider un petit peu. »

Artemis :

Après le festival qu’en avez-vous pensé ? Est-ce que vous étiez contents de votre projet ?

CFF :

« Je pense que ça a été quand même un grand soulagement. Déjà, la première chose c’est que ça a été un rythme qui était quand même très soutenu, on avait aussi en parallèle de ça, notre vie professionnelle, notre vie étudiante, et on avait ce projet. Ça nous tenait particulièrement à cœur, donc le fait que ça se soit bien passé, que ça ait ramené plus de monde que ce qu’on imaginait. C’est vraiment la consécration d’un Gros projet, dont on a beaucoup beaucoup parlé, sans savoir ce que ça allait donner et de voir tous ces gens avec Cédric Klapish à côté de nous, c’est cool quoi. Franchement c’est une belle fin. Donc je pense un grand soulagement déjà mais aussi on est très fiers ! C’est une fierté. Ça a mieux marché que ce qu’on imaginait en septembre, et je pense qu’on se projetait pas du tout, nous n’avions pas d’image de ce que ça allait rendre, car on n’avait jamais fait ça et c’était assez flou. »

[…]

Artemis :

Est-ce que vous auriez un bilan du festival ? Avec des chiffres peut-être ?

CFF :

« Alors c’est 564 spectateurs et spectatrices sur les trois jours. On est 18 étudiants à avoir organisé. Il y a 2 séances de courts métrages, la séance avec les lycéens et la séance de l’appel à films. On avait 150 personnes aussi à la soirée d’ouverture pour la « prom night ». on a aussi organisé une exposition à la BU qui mettait en œuvre des créations étudiantes hors cinéma. Et donc 7 courts métrages projetés en tout pendant 3 jours, dont une avant-première et un film qui n’était jamais sorti en France , le film d’ouverture (« Prom Night »). Le point de départ du festival c’était un peu d’avoir ce film, donc on était hyper contents de l’avoir, et de remplir la salle avec. »

[…]

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Capucine Haïtse, 01/2024